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Lili memories
25 août 1998

Au temps de l'imprudence

Samedi matin:
Ce week-end, ils vont tous à la plage, mais je ne suis pas du voyage, je dois "garder" la maison!
Comment faisaient-ils lorsque je n'étais pas là? Qui la gardait la maison?  Peut-être n'allaient-ils jamais à la plage!

Joseph m'a donné rendez-vous dans un bar, mais pour le rejoindre, pas d'autre moyen que de faire du stop. Ca ne sera pas la première fois, peut-être la dernière!

Un gars s'arrête pour me prendre. On discute, il a l'air sympa.
Le moteur hoquette et se tait en pleine campagne, à l'orée d'un bois. Le gars descend, fouille sous le capot en jurant. Ca pourrait être comique s'il s'appelait par exemple De Funes, mais on n'est pas dans un film!
Je fouille dans sa boîte à gants, pas d'arme, mais ses papiers, quelle aubaine! Miguel Esteban R.  domicilié à Sète. Je les flanque avec les miens sous le siège passager, ça peut toujours servir!

Gibier aux aguets, je respire par le ventre, tous mes sens sont en eveil, mes muscles bandés, je suis prête à toute éventualité.

Le gars revient au volant après avoir claqué le capot, il tourne plusieurs fois la clé de contact. Rien.

"Ah ces putains de carburants de grandes surfaces! Bon, je pense qu'il y a une habitation puisqu'il y a une ligne téléphonique, on a qu'à la suivre, on arrivera bien quelque part où téléphoner."

(A-t-on le choix?)

Je le suis de mauvaise grâce sur le sentier. Il me chahute, j'esquive, le repousse fermement sans violence. Ne pas provoquer la violence... J'ai peur que ça ne tourne mal.
Lorsque nous sommes à bonne distance de la route et à couvert, il me pousse contre le talus, je trébuche, il me plaque au sol. On y est! Trop faible encore, toutes mes ruses en arts martiaux n'y suffiraient pas. Petit, mais nerveux, une force incroyable!

Je ne crois pas que ce soit un jeu. Il cherche ma bouche. J'arrête de me débattre. Après tout, c'est ma faute, je n'avais qu'à pas faire de stop!

Je lui dis fermement:

-Je sais très bien ce que tu veux, alors fais vite, te gène pas, et pas d'embrouille, parce que tes papiers, je les ai planqués, et si tu veux les revoir, t'as intérêt à ce que je sois en état de te dire où ils sont!

-Salope, je te ferai la peau!

-Tu me feras rien du tout, sinon, tu signes ton crime, les poulets retrouveront tes papiers avec les miens! et bien avant toi!

Il m'a crue. Et moi j'ai "plongé en apnée" = je ne sens rien, il ne se passe rien, même pas mal, peu importe!

 

Enfin il se relève et me dit

-Où sont les papiers?

-Emmène-moi à la prochaine ville, et là, je te dis où tu pourras les retrouver tes papiers!

                                                (à suivre)

lapin_chasseur 

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